Journal de Quebec
Dominique Lelièvre
Mardi, 9 septembre 2025
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Le maire Gilles Lehouillier a livré mardi un vibrant plaidoyer pour faire de Lévis un chef de file de la construction navale dans ce qui avait par moments des airs de testament politique.
«La construction navale, ici à Lévis, c’est le plus gros projet manufacturier jamais vu dans toute l’histoire de la région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches», a lancé M. Lehouillier devant un parterre de gens d’affaires lévisiens.
«Nous avons l’ambition d’être les meilleurs à l’international», a-t-il insisté dans ce qui était «probablement» sa dernière conférence à titre de maire devant la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis.
Celui qui tirera sa révérence en novembre a rappelé que cette industrie, qui a connu une histoire mouvementée, était au cœur de ses préoccupations pratiquement depuis ses débuts en politique municipale en 1986.
«Près de 40 ans plus tard, on peut dire mission accomplie», a-t-il lancé.
Plan d’action
M. Lehouillier a annoncé un plan d’action pour «positionner Lévis comme chef de file de la construction navale au Canada» qui s’articule autour de trois axes, soit l’innovation, la formation et les zones d’affaires.
Pour lui, l’intégration du chantier maritime Davie à la stratégie nationale canadienne est «une renaissance historique pour Lévis».
Avec un carnet de commandes qui couvre les 20 prochaines années, ce sera une véritable «locomotive».
Lévis entend exercer un «leadership d’ouverture» en tissant des liens avec d’autres villes de la filière maritime, comme Sorel-Tracy, Saguenay et Gaspé.
«Notre objectif, c’est de rassembler ensemble tout ce qui gravite autour du Saint-Laurent et de la voie du Saguenay», a expliqué Gilles Lehouillier.
La construction «d’un bâtiment ultramoderne qui deviendra un pôle stratégique», entre autres, est prévue sur le terrain du Cégep de Lévis.
L’accroissement de la capacité d’accueil des parcs industriels Lauzon, Innoparc et Lévis-Est est également au programme, ainsi que le «développement d’une offre immobilière stratégique».
D’ici la fin de 2026, la Ville de Lévis entend ajouter 2,5 millions de pieds carrés de terrains industriels à sa réserve foncière.
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Le maire a également salué la mobilisation de nombreux établissements d’enseignement qui développent de nouveaux programmes de formation.
«Pour moi, c’est vraiment une grande fierté», a-t-il soutenu.
Troisième lien
À l’aube d’un remaniement ministériel à Québec, le maire Lehouillier a d’autre part réitéré sa «conviction profonde» que le futur ministre des Transports devait venir de la région de Québec, tout en émettant sa préférence pour Bernard Drainville dans la reprise du flambeau du projet de troisième lien.
Lors d’un point de presse, il a glissé qu’il avait «pris un petit temps de recul» pour analyser la récente Enquête origine-destination, laquelle démontrait une baisse des déplacements interrives en voiture.
«Les gens qui ont conclu trop hâtivement que l’Enquête origine-destination fait en sorte qu’on n’a pas besoin d’un lien autoroutier, c’est une courte vue et je vais en faire la démonstration avant de quitter», a-t-il laissé planer.
Selon lui, les nombreuses tergiversations de la CAQ dans le dossier ont eu pour effet que même les partisans du projet n’ont plus l’espoir que le gouvernement pourra le réaliser.
«Alors, essayez de vous imaginer, c’est le chaos le plus total dans cette approche-là, alors qu’en réalité en 2021, on avait le projet le plus exceptionnel qu’on puisse imaginer avec le Réseau express de la Capitale», a-t-il signalé.
«J’ai encore dit récemment à Bernard [Drainville]: la solution la plus simple pour vous autres, ça aurait été de dire: “Tant qu’à mettre 3 milliards sur le pont de l’Île-d’Orléans, on pourrait traverser de l’autre côté. Ça aurait été simple, ça aurait été efficace et on aurait pu réaliser quelque chose d’assez extraordinaire”», a-t-il ajouté.